Je viens de recevoir ce mail suite au premier essai du KONA UNIT modifié par son propriétaire :
En le déchargeant de mon utilitaire, je suis surpris par l’impression de lourdeur,
ça tire plus sur les bras que je ne l’aurais imaginé,
mais cela vient certainement du fait que le vélo parait tout frêle et donc léger avec son cadre aux tubes de petite section.
N’ayant pas de peson, je ne peux pas confirmer le poids, quoi qu’il en soit,
ce n’est pas un mes yeux un critère de notation objectif, et encore moins un indicateur de rendu sur le terrain.
J’installe les pédales, l’appui contre le mur et marque un temps d’arrêt : il est magnifique.
J’adore vraiment cette gueule, cette sobriété et le sloping hyper prononcé induit par la taille 16.
La cadre brut, la fourche rigide et les pneus skinwall complètent l’impression Old-School qui se dégage du vélo.
Dans ma tête s’opère déjà une sorte de retour en arrière sur les traces de ma passion de toujours
qui en dit long sur le plaisir que je risque de prendre au guidon de ce petit vélo. A ce stade, c’est quitte ou double. Maintenant en selle.
J’ai une habitude, celle de faire un wheeling dès les premiers tours de roue…ce qui ne m’a d’ailleurs jamais été profitable
puisque la roue avant s’écrase invariablement après 6 à 8 mètres passé en l’air.
Sortant de deux 29 à vocation XC (Specialized Epic carbone et Cannondale Scalpel Carbone) je presse fort sur les pédales,
accentue le mouvement des épaules…et me retrouve debout, les deux pieds par terre et le vélo cabré à la verticale.
Moi qui reprochait un tempérament un peu pataud et aseptisé a mes précédentes montures,
il semblerait que je sois parti dans la bonne direction avec la géométrie du Unit.
(Je précise que les pattes du cadre sont en position courte, soit 43.4cm).
Un redémarrage plus tard, j’emprunte les chemins de vignes qui bordent la maison et me mènent en direction de la foret.
Craie tassée, silex apparents et traces de tracteur mènent la vie dure à mes lombaires et mes cervicales…
Moi qui croyais qu’acier et 29 allaient transformer ce petit rigide en un tout suspendu pour hollandaise arthritique !
Bon, les 2 ou 3 kgs dans les pneus, censés coller les flancs et permettre une bonne diffusion du liquide
anti crevaison doivent y être pour quelque chose.
Je m’arrête pour retirer une bonne dose de pression à l’avant comme à l’arrière.
En route pour un 3eme départ, là, c’est une révélation. Les gros pneus en 2.25,
maintenant dégonflés offrent ce qu’il faut d’amorti pour un confort, ou plutôt,
une filtration tout à fait correcte des vibrations et petits chocs du terrain.
Le diamètre des roues et le cadre acier se chargent du reste.
Arrivée en forêt, la trace est plus douce, et le vélo montre tout son potentiel :
Quel plaisir que de ressentir à nouveau de vrais appuis bien francs, de jouer avec les cailloux (je viens du trial).
Le plus surprenant vient certainement de l’hyper maniabilité du vélo. Oui, un 29 peut être hyper maniable, vif et joueur.
C’est le cas du Kona Unit. Les changements de direction sont intuitifs, pas la peine de piloter à la hache.
Il bouche tout seul, prend la trace, virevolte, passer d’une épingle à l’autre,
évite les cailloux (ce qui est préférable, je vous rappelle que c’est un tout rigide) en une légère pression sur le guidon,
et sans avoir recours à un cintre trop large puisque le mien est à 700mm.
J’imagine que les cercles ZTR et le poids contenu des roues y est pour quelque chose.
Ayant fait le choix du mono plateau pour plus de simplicité la prochaine cote, que je connais, me déclenche une suée anticipée.
Et puis non. Certes, l’effort pour se hisser au sommet est réel, mais bien moins énergivore que je ne l’imaginais.
Habitué à monter cul sur la selle depuis que mes débattements dépassent les 140mm,
j’avais perdu l’habitude de me hisser pour tenter de tordre guidon et manivelles.
Encore un agréable souvenir qui revient. C’est bon de sentir l’adhérence du pneu arrière qui mord le sol
et l’appui du pneu avant sans qu’aucun élément perturbateur ne vienne parasiter
la transmission de la « puissance »…devrais-je dire « effort ».
Bref, ça monte sans même avoir recours au pignon de 36. Joussif !. Si, à mon petit niveau ce fut jouissif.
De l’autre côté bascule la descente. Petite appréhension tout de même.
Mon cockpit habituellement composé de tous les leviers de réglage nécessaires pour ouvrir fourche
et amortisseur et baisser la selle me parait tout à coup désespérément dépouillé.
D’accord, c’est ce que je recherchais, mais je commence à regretter.
Faut dire que je connais le programme : racines, cailloux, petites marches… quand faut y aller !
Et puis, je pourrais toujours compter sur les freins à disques.
Ça secoue, ça bouge, ça ne tient pas parfaitement le cap, mais qu’est-ce que c’est amusant, vit, léger.
Assez d’adhérence pour pencher, assez de rigidité pour sauter et les grandes roues qui font le reste.
Finalement, j’arrive en bas avec un sourire énorme. Quel moment de rigolade, quel rodéo.
Certes, j’aurai fini par me doubler si j’avais roulé sur mon Stumpjumper Evo,
mais la descente ne se vit pas de la même manière. On choisit une ligne simple, différente, mais qu’est ce qu’on se marre.
Moi qui reprochais a mes précédents vélos de gommer le terrain,
aseptiser les sensations et d’avoir été faits pour des gens qui ne savent pas rouler, là je suis comblé.
Le Kona est de loin mon cadre le moins cher depuis de nombreuses années,
mais, dans sa catégorie, il est celui qui vient de me procurer le plus de plaisir.
Certes, il ne me viendrait pas à l’idée de faire une session de freeride
aux 2 Alpes, la Transvé ou un XC Marathon (c’est ma santé qui refuse)
mais pour une petite sortie d’une heure ou deux autour de chez soi, pour s’amuser
sur les singles, déconner entre copain, ben je ne vois pas meilleur vélo.
Et quel plaisir de le poser et de savoir que ni la fourche ni l’amortisseur n’imposeront d’entretien
et n’auront pas à souffrir de la glaise et de l’argile qui nous tiennent compagnie tout au long de l’hiver
…et une bonne partie du printemps.
Du coup, vu qu’il fait encore sec, le petit Kona n’est pas rentré par le garage hier.
Non, il est passé par la porte principale, comme un invité de marque et a eu l’honneur de trôner dans le salon !
A son retour ma femme m’a dit :
« Tiens, un vélo dans le salon, ça faisait longtemps que je n’en avais pas vu un, il doit te plaire alors celui-là ».
Elle me connait bien ma femme !
Je suis conquis.
Merci.
Photo et commentaire d'un client heureux :
Le petit diable au soleil :
Je vois bouble !
Un cadre mythique, plusieurs fois champion du monde de XC dans les années 80 et 90.
Il est revenu en 26", en 27,5" et en 29".
Ci-dessous un paire de RITHEY P29 (29") avec une fouche rigide en carbone et un groupe SRAM XX1.
En attente des roues.
Poids estimé : moins de 8,8kgrs.
Blanc sur blanc !
Un KONA Raijin 18" courageux et pas frileux !
Un cadre GT ZIZANG 9r (29") en titane en taille L et une cadre KONA RAIJIN 29" en titane et en taille 19".